LA CRISE D’ADOLESCENCE

La crise d’adolescence n’existe pas.

Ce sont les carences éducatives liées à l’enfance qui s’expriment pendant la période de l’adolescence.

La genèse :

Je vois des adolescents depuis maintenant presque vingt ans quasiment quotidiennement.
J’ai travaillé dans une structure de l’Education Nationale dans laquelle nous nous occupions d’ados ayant commis des actes de délinquances, des délits. J’étais affecté au groupe des 15-18 ans, garçons, éducateur en internat avec nuits et enseignant en classe avec ces jeunes la journée. J’y suis resté douze ans.

J’ai ensuite crée Consult Educ’ il y a 8 ans. Nous intervenons à domicile en tant que consultant éducatif afin d’aider les familles à instaurer ou restaurer les mécanismes éducatifs avec les enfants et les ados.

Je pense donc pouvoir affirmer avoir une certaine expérience.

Une définition :

Allons au plus simple et plus populaire, la définition wikipedia de la crise d’adolescence :
« La crise d’adolescence est, dans le langage courant, l’ensemble des troubles (sautes d’humeur, attitudes de défi, opposition aux parents, comportements excessifs…) supposés se produire durant la phase de transition entre l’âge enfant et l’âge adulte qu’est l’adolescence.
En psychologie, des auteurs ont décrit l’adolescence comme la période marquée par de nombreux changements dont celui de l’identité qu’ils décrivent comme « crise » au sens de bouleversement psychologique (cognitif et émotionnel) que l’adolescent ou le jeune adulte cherche à résoudre et qui lui permet de construire une identité stable et de s’orienter dans la vie. »

Une autre définition :

De manière plus prosaïque, qu’est-ce qu’une crise
Économique ?
Financière ou boursière?
Bancaire ?
De nerfs, d’épilepsie ?
De foie ?
Politique ?
Humanitaire ?
Alimentaire ?
Etc…C’est un bouleversement soudain et souvent violent dont seules les conséquences s’inscrivent dans la durée.
Prenons l’exemple du célèbre krach boursier de 1929 aux Etats Unis. En 5 jours (entre le 24 et le 29 octobre 1929), la crise fut violente et soudaine mais les conséquences longues et couteuses, à tel point qu’elle s’est même exportée an Allemagne favorisant la montée du NSDAP d’Hitler.

Une crise de nerfs est également violente et soudaine. Ces deux adjectifs sont tout à fait applicables au concept de « crise ».

La « crise d’adolescence » : du marketing.

Revenons à nos ados et cette fameuse « crise d’adolescence ».

Bien entendu, on nous explique que le corps de l’adolescent(e) change, se métamorphose, que la puberté fait son apparition, que les menstruations et la poitrine arrivent chez les unes, que le système pileux se développe et que la voix devient grave chez les uns ; c’est bien évidemment tout à fait vrai !

Mais le corps n’est-il pas toujours en mutation même si les transformations évoquées chez l’adolescent se font sur un laps de temps plus court, c’est-à-dire entre 8 à 10 ans environ (de 12 à 19-20 ans) ?
N’y a-t-il pas autant de différence entre un nourrisson et un enfant de 10 ans ?
Entre une femme de 35 ans et la même à 50 puis 75 ans ?
Bien sûr, la mutation est tout aussi spectaculaire à l’adolescence.

Pléthore de livres, d’articles, d’émissions de télévision, de sites internet en parlent depuis des décennies.
Ce concept remplit les cabinets des psychologues, pédopsychiatres, psychiatres, thérapeutes de toutes obédiences… de bonne foi bien entendu.

Un souci de respect des règles avec mon ado ? crise d’adolescence !
Il procrastine ? crise d’adolescence !
Echec scolaire ? crise d’adolescence !
Addiction jeux vidéos ? crise d’adolescence !
Addiction cannabis ? crise d’adolescence !
Insultes, violence physique ? crise d’adolescence !
etc…

Cette « crise d’adolescence » est un tiroir générique dans lequel sont rangés les dysfonctionnements éducatifs liés à l’enfance, au positionnement parfois inadapté des parents face à leur ado.

C’est à mon sens un concept qui fait vendre, du marketing.
Une fois que votre ado est estampillé en crise d’adolescence, que se passe t il ?
:«ça lui passera madame ? »

La crise d’adolescence n’existe pas

Les dysfonctionnements éducatifs lors de l’adolescence sont dus, non pas à une étiquette range tout, mais à des carences éducatives.
Comment apprend-on à être parents ? qui nous donne des cours de parentalité ? personne !

Si on ne définit pas des règles éducatives à la fois précises et souples, cadrantes, rassurantes dès l’enfance, il sera bien entendu encore plus difficile de poser des limites lors de l’adolescence.

Je pense que la mutation du corps qui s’étale quand même sur pas mal d’années, les velléités d’indépendance des ados, leurs petits tests quotidiens (comme ceux des enfants) ne débouchent pas inéluctablement vers une longue période de perturbations continuelles.

La solution

Afin de restaurer les mécanismes éducatifs, il faut des professionnels de l‘éducatif.

Tout simplement !

https://notre-siecle.com/regagner-respect-de-ado/

Voilà un site qui vous propose des régler vos problèmes éducatifs avec vos ados difficiles et réfractaires à tout par … correspondance (téléphone, Skype ou mail…).

Nous aimerions juste avoir votre avis… (le mien étant quand même déjà fait…).

L’interlocuteur a intérêt à …se dépêcher!

CONSULT EDUC’ vous souhaite une bonne heureuse année 2017, en espérant pouvoir y contribuer en vous aidant efficacement.

Hervé Kurower

Un bel exemple de choc des générations!

Le mensonge chez l’ado (ou l’enfant).

Pourquoi l’adolescent a-t-il une propension à mentir ?

Dès la petite enfance, il le sait : « mentir, c’est pas bien ».
Fort de ce constat, il manipule le mensonge comme un ami.

Pourquoi ?

L’adolescent ment car :

Il a peur de nos réactions.
Il a peur d’être puni
Il ne sait pas encore assumer ses actes.

Sur le plan éducatif, le mensonge est un outil intéressant.
Il permet d’établir un dialogue fondé sur la culpabilité de l’ado face à son mensonge.
Phase 1 : lui exposer la situation
Phase 2 : lui faire avouer
Phase 3 : sanctionner en précisant bien que c’est le mensonge qui est puni, pas la      faute génératrice de ce dernier.
Phase 4 : reprendre tout cela avec lui à la levée de la sanction et lui proposer une solution pour éviter de mentir à nouveau.

Là, un exemple me semble nécessaire.

Prenons un jeune garçon de 15 ans qui a de bons résultats scolaires, pas de problèmes particuliers avec ses parents, bien dans sa peau comme on dit…

Persuadé de devoir toujours paraître excellent et irréprochable, il se trouve qu’il a deux mots sur son cahier de correspondance pour bavardages et pour un devoir qu’il n’a pas rendu. Bien sûr,  à la demande parentale de présenter le carnet en question (suivi de routine), il affirme l’avoir perdu.
Le connaissant, vous êtes forcément suspicieux : comment se fait-il qu’il vous le présente spontanément quand il s’agit d’un prof absent, d’une bonne note ou d’une réunion d’information et qu’il ne sache plus où il est les autres fois, notamment celle ci ?

Phase 1 : lui poser cette question. La probabilité pour qu’il l’ai réellement perdu est assez faible.
Phase 2 : pour le faire avouer, c’est très simple.
Imaginons le dialogue type : « tu peux me montrer ton cahier de correspondance s’il te plait ?
heu, pourquoi ?
pour voir, comme ça, ta scolarité m’intéresse
heu (ils commencent souvent par heu, ou par quoi, surtout dans les moments de gêne…), je l’ai pas, je crois que je l’ai perdu.(Bien sûr vous décelez de suite de l’inquiétude dans son regard, dans sa gestuelle éventuellement ainsi que dans le ton de fausse surprise qu’il adopte).
c’est contrariant ça…dans le bus ? à l’école ? à la maison ? bien sûr, tu vas me répondre que si tu savais où tu l’as perdu il ne le serait pas, un peu de dérision ne fait pas de mal, le temps de le décontracter et qu’il se croit tiré d’affaire le temps d’une minute (il se relâche).Ce n’est pas grave, je vais téléphoner à ton professeur principal et à ton CPE demain. »
Normalement, la stupeur se lit sur le visage de votre ado, il se sent coincé, acculé.
C’est à ce moment précis qu’il faut lui offrir une porte de sortie. Ne pas l’étouffer mais lui faire comprendre son erreur, telle est la démarche éducative.

Lui proposer une alternative : « écoute, je te propose de bien réfléchir. Je vais te poser une question, et j’aimerais la vérité : il y a t-il des choses écrites dessus que tu ne veux pas que je lise ? Je préférerais que la vérité sorte de ta bouche plutôt que de celle du prof principal…en plus je suis sûr que tu n’as rien fait de grave… ». Bref, c’est le moment de lui mettre la pression.
Et il avoue.
Rester calme et stoïque. Ne pas s’enflammer.

Phase 3 : maintenant que la lumière est faite, lui énoncer la sanction en lui précisant bien que vous punissez le mensonge. Libre à vous de le priver de telle ou telle chose qui lui tient à cœur. Ou bien de lui demander de vous présenter son carnet de correspondance midi et soir, à chaque fois qu’il rentre de l’école.
La sanction doit être juste, bien sûr, et proportionnée.

Phase 4 : après un certain temps, le lendemain par exemple, il faut reprendre ce qu’il s’est passé avec lui. Transformer ce qu’il espérait qui passerait inaperçu en un micro événement. Théâtraliser sans dramatiser, toujours en pleine maîtrise.

Lui faire reformuler est important afin qu’il intègre toutes les données du problème.
Ensuite, il faut à mon sens lui donner des solutions pour qu’il cesse de mentir.

D’abord lui expliquer, dans l’exemple cité, que s’il était venu en disant : « voilà, j’ai deux mots parce que j’ai parlé avec un copain en classe et un autre parce que je n’ai pas fait mes devoirs », non seulement l’image que vous auriez eu de lui aurait été magnifiée mais qu’en plus il s’en serait certainement tiré qu’avec une ou deux remontrances.

Lui faire admettre qu’il a menti parce qu’il n’a pas une entière confiance en vos réactions. Lui assurer qu’il le peut et qu’agir  de la sorte le dessert dans la mesure où la sanction aurait été moindre, voire nulle.

La solution ? Avoir le courage qu’il vienne de son propre chef.
Comment ? En lui promettant qu’il n’y aura pas de réelle sanction. (Et surtout, s’y tenir).
N’hésitez pas à lui rappeler ce deal de temps à autres et l’adage : « faute avouée à moitié pardonnée… ».

« Vive les vacances, plus de pénitence… »

 » Que penses tu faire aujourd’hui?
– Rien
– C’est déjà ce que tu as fait hier
– Oui, mais j’ai pas fini!  »

N’avez vous entendu ce discours que pendant les vacances scolaires ou bien… pendant l’année scolaire!!! ??? Voire toute l’année?

L’orientation post BAC intervient très souvent…avant le BAC! remplir des cases, faire des choix avant même de décrocher le précieux sésame… Pas toujours évident pour nos ados.

Et pourtant! Les choses sérieuses commencent… Finaalement, à 18 ou 19 ans, est on sûr de la voie à prendre pour le erste de notre vie? Quel est le rôle des parents?

Vaste débat…

Le système scolaire français demande aux élèves de 3 ème de « s’orienter » pour la suite de leur scolarité, de leur projet professionnel (s’ils en ont un) , bref , de décider de leur vie future… à 15 ou 16 ans.

A cet âge, les ados sont au contraire dans le plaisir immédiat, vivent au jour le jour et ne soucient guère plus que de la sortie de we.

Alors comment concilier cet énorme paradoxe? D’autant que cette demande d’orientation intervient avant même la fin de la 3ème!

Quel est votre avis?