LES JEUX VIDEO - PART II
Consult Educ' - Actualités - Mardi 05 Janvier 2021
Addiction aux jeux video
Selon Wikipedia, «L’addiction, ou dépendance, ou assuétude, est une conduite qui repose sur une envie répétée et irrépressible de faire ou de consommer quelque chose en dépit de la motivation et des efforts du sujet pour s’y soustraire.»
L'addiction est souvent liée à la toxicomanie, l’alcool, le tabac, les psychotropes.
Les adultes sont effectivement addicts car ils savent que leur dépendance est néfaste, mauvaise pour leur santé mentale et physique. Ils rêvent de s’en débarrasser. Les fumeurs pour la plupart sont dans cette énergie. Ils fument, en connaissent les risques mais leur corps leur demande sa dose de nicotine.
Un adulte dépendant d’une drogue est dans la même mouvance: il aimerait beaucoup arrêter mais il estime qu’il ne peut pas. Les effets physiques du sevrage peuvent être très violents.
Alors ils vont consulter des addictologues ou autres médecins pour les aider et certains parviennent à s’en sortir. Ils tentent l’hypnose, l'acuponcture, les médecines parallèles, etc...
Ce qui est valable pour l'adulte ne l’est pas pour un adolescent. Le premier est conscient, même par intermittence, des méfaits de son addiction alors que le second n’est que dans le plaisir immédiat. L’un se projette, l’autre pas. L’adolescent est une contradiction mais pas une «contre addiction»!
En matière de jeux vidéo, il y a-t-il addiction au sens étymologique du terme?
Le mot latin «addictus» signifie «adonné à». Il désignait quelqu’un de tellement endetté qu’il ne pouvait rembourser son créancier qu’en nature, c’est à dire par son travail. Il était alors privé de sa liberté et de son indépendance, quasiment réduit à l’état d’esclave.
Revenons à notre vingt-et-unième siècle et sa modernité.
Nos enfants et nos adolescents n’auraient ils pas une toute petite propension à être «accrocs» aux écrans?
Le télévision bien sûr mais surtout les tablettes, les smartphones, les ordinateurs et les consoles de jeux.
Peu importe le champs sémantique finalement: addiction, dépendance, assuétude.
Laissons les chercheurs chercher des mots sur les maux et trouvons des solutions.
Laissons nos intellectuels débattre et soyons pragmatiques.
Que l’on puisse qualifier nos jeunes de dépendants ou non importe peu finalement. Le fait est que certains ne vont plus à l’école et passent leur temps à ... jouer.
Cas réel rencontré
Killian a 15 ans, il est déscolarisé depuis 3 mois. Un pédopsychiatre a diagnostiqué une phobie scolaire (nous en parlerons dans un autre chapitre). Il vit la nuit.
L’année précédente il avait aussi interrompu sa scolarité mais grâce à une thérapeute, il était retourné un peu à l’école.
Depuis 4 ans, les parents consultent un centre d’évaluation et de soins pour adolescents car les problèmes de Killian sont récurrents. Cette année, ils sont poussés à leur paroxysme. Il est officiellement en troisième. Il a doublé la quatrième. Il a déjà été hospitalisé en fin de cinquième car il décrochait de l’école. Il a très peur d’aller à nouveau en pédopsychiatrie à l'hôpital car il s’y est ennuyé ferme.
De plus, il insulte ses parents et devient même parfois violent.
A noter qu’aucun professionnel n’est venu à domicile pour voir son cadre de vie.
Quel est donc son environnement, chez lui, dans la maison familiale, dans sa chambre notamment?
Dans sa chambre, son antre plus exactement voire sa caverne il n'y a pas un, mais deux smartphones dernière génération de la marque à la pomme, une console avec pléthore de jeux, un PC Gamer (ordinateur entièrement dédié aux jeux vidéo), un écran LCD 121 cm(assez grand) pour la console et deux autres écrans LCD pour l’ordinateur et un ordinateur portable qui a été offert à Noel après 3 mois de déscolarisation !
Les parents m’expliquent qu’ils ont voulu compenser le mal être de leur fils, combler sa solitude car les psys leur ont dit que les jeux en réseaux étaient un lien social malgré tout et qu’il finirait bien par retourner à l’école...
Synthèse
Le constat qui saute aux yeux est le suivant: ce n’est pas parce que Killian arrêterait de jouer qu’il retournerait à l’école mais c’est parce qu’il joue entre quinze et vingt heures par jour qu’il n’y va pas.
Nous n’allons pas parler ici de solutions mais d’options possibles.
En premier lieu, il convient je pense de supprimer purement et simplement toute console de jeux, tout support avec écran jusqu’à ce que l’adolescent aille en cours. Il faut les enlever physiquement, ne pas se contenter de prendre les câbles et/ou des manettes qui sont trop faciles à remplacer.
Bien sûr il y aura des crises et des clashes qui seront gérés comme écrit lors des chapitres précédents. Il faudra nous attendre à ce qu’il n’aille toujours pas à l’école pendant un certain temps. La crise passée, peut être trainera-t-il toute la journée à la maison, réclamant sans cesse ses jouets. Il faudra alors tenir bon dans le refus.
«donne moi une raison de te faire plaisir en ce moment? Tu ne vas pas à l’école, tu m’insultes, tu piques des crises de nerfs...» etc...
«Tant que tu n’iras pas à l’école, tu n’auras rien.
c’est du chantage ? Rétorquera-t-il très certainement.
Oui, tout à fait!»
De fait, le bras de fer est engagé entre lui et vous et ça ne peut être lui qui gagne.
Il vous faudra prendre le temps comme allié car au bout d’un moment il va s’ennuyer, peut être même vous dira-t-il qu’il aimerait retourner à l’école.
De nombreux psychologues ou psychiatres conseillent souvent de laisser jouer le jeune, c’est leur lien social selon eux. Il y a aussi le contrat qui consiste à édicter des règles précises, afin qu’il puisse prétendument gérer son temps de jeu.
«si tu vas à l'école, alors tu pourras jouer de telle heure à telle heure...»
D’aucun parlerons de chantage, d‘autre de contrat synallagmatique avec tacite reconduction. Quoiqu’il en soit, comment passer sur un échelle de dix à .. cinq? Comment lui faire comprendre et accepter de se restreindre, de s’auto contraindre?
C’est à mon sens impossible à ce stade. Il vous faudra alors reprendre la phase numéro quatre schéma quinaire des mécanismes éducatifs. Le temps de la frustration, de l’absorption de la sanction. Est il normal de ne pas aller à l'école? De proférer des insultes? D’être violent? Donc, quand tout rentrera dans l’ordre, alors seulement il pourra jouer, avec des limites de temps et de comportement.
La solution ultime? L’hospitalisation. Beaucoup de professionnels la conseillent. A mon sens, elle ne résout rien.
Elle présente néanmoins une vertu éducative: le jeune s’y ennuie à tel point qu’il redoute de devoir y retourner. Malheureusement, ils n’y vont jamais dans cette optique et je trouve cela bien dommageable.
Bien sûr, il ne s’agit pas d’une prison, mais il se retrouve coupé de tout l'environnement qu’il affectionne.
Bien évidemment, il n’y a rien à y faire mais l’hospitalisation répond en général aux préconisations des professionnels.
Le souci, c’est qu’il n’existe aucun médicament qui traite les pulsions liées aux jeux vidéo, et la démarche est donc caduque.
Le seul bénéfice que les parents peuvent en tirer est de la menacer d’y retourner. Et cela s’avère plutôt efficace. Que ce soit à propos des jeux, du refus d’autorité ou autre, la menace d’y retourner calme le jeune énervé assez rapidement.