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L'échec scolaire

L'échec scolaire

Consult Educ' - Actualités - Jeudi 19 Novembre 2015

Les causes
 
L’école c’est une machine à trier :
 
Exemple de Mickaël 17 ans, en 1ère bac pro électrotechnique.
Déscolarisé : insolences répétées avec les professeurs, ne va plus en cours. Problèmes avec les parents, refus des règles, se lève tard, traîne avec ses copains, fume du shit, etc…
 
Son parcours : en 3 éme, les notes sont moyennes, le comportement est correct, les deux stages de découverte professionnelle se passent très bien.
 
Fin de 3éme, orientation, Mickael remplit sa fiche.
Il veut aller en bac pro électronique et numérique. Son premier choix est le lycée qu’il pense être le meilleur et qui est pourtant loin de chez lui, en second choix un autre lycée, en troisième un lycée qui fait CFA, puis en dernier celui qu’il estime être le moins bien.
Il n’a pas fait assez attention au quatrième choix, ce lycée propose électro technique au lieu de électronique et numérique.
Mickael hérite du quatrième choix. Il réalise son erreur à réception du courrier, début juillet.
Bien sûr, plus personne ne travaille et aucune possibilité de retour en arrière n’est possible devant la famille démunie qui ne connaît pas tous les rouages de l’éducation nationale.
Il atterrit donc à la rentrée en électro technique, démotivé, démissionnaire, révolté, en colère…
 
L’Ecole est impitoyable, pour avoir gain de cause, il faut se battre : les raisons ? manque de place, tri sélectif des élèves en fonction des résultats, méconnaissance des rouages par les familles et les professionnels aussi…
 
Le rôle de la famille
 
La pression familiale : peut être nocive car l’enfant devient une projection des parents….
L’absence de cadre familial : pas ou peu de limite, l’enfant n’a pas appris à avoir le goût de l’effort, toute puissance possible… 
 
Les mécanismes de l’échec scolaire
 
Dès tout petit l’enfant ne comprend pas.
L’instituteur, souvent en surpopulation scolaire, n’a pas toujours le temps, ni l’envie de faire de la pédagogie différenciée. (adapter son enseignement en fonction du niveau des élèves).
L’enfant se sent exclu sur un plan cognitif : il sait qu’il sait moins, moins bien, et moins vite. La chute de l’estime de soi commence. Il commence un cultiver un sentiment d’échec.
 
Les réactions à l’adolescence : stratégies de l’échec : retrait, insolences avec l’adulte, transgressions, agressivité, violence.
 
L’adolescent est alors « orienté » vers les structures ad-hoc, (SEGPA, EREA, ITEP ou autre…).
 
Son échec est d’autant plu stigmatisé que l’organisme qui s’occupe de ça, s’appelle la MDPH : Maison Départementale Du Handicap !!!!
 
Bien sûr, la volonté de remédiation est là et le système imaginé l’est faute de mieux.
Pourquoi ne pas déléguer des professeurs particuliers au sein même des classes dès la maternelle ou le CP ? Les présenter comme une aide et non un handicap.
 
Quand un enfant ou un adolescent ne veut plus aller à l’école, ou a de très mauvais résultats on l’oriente toujours vers un psychologue ou un psychiatre. Ils ont inventé une nouvelle maladie : la phobie scolaire.
 
Ni l’école, ni les profs, ni les dirigeants, ni les parents ne se remettent en question : c’est l’adolescent qui a tort, forcément…
 
Les remédiations possibles 

Après 10 ans passés au fond de la classe à avoir eu des mauvaises notes et s’entendre dire qu’il est nul, mauvais, idiot même parfois il faut redonner de l’envie à l’adolescent, le goût de l’effort, aller chercher en lui ce qu’il y a de positif : la ténacité, la volonté de présenter un beau travail dans la forme à défaut du fond, établir un lien de confiance est le préalable.
 
Contourner toutes les stratégies de l’échec que les adolescents mettent en place : exemple d’Eddy, 16 ans, non lecteur :
 
Ne voulait pas lire les trois premiers mois de la rentrée, en disant que c’est nul. Il était en grande difficulté. Après avoir insisté comme il se doit, je lui ai donc dit qu’il n’y avait aucun problème : il était interdit de lecture. Je ne l’interrogerai jamais.
Les autres ados en difficulté progressaient. Un jour, il m’a demandé s’il pouvait essayer, j’ai dit non…il était très énervé, il a insisté, donc 15 mn plus tard je l’ai laissé lire, le valorisant, lui parlant vrai : tu lis très mal mais tu sais lire, c’est ici et maintenant et avec nous que tu pourras progresser. Je mime un non lecteur, puis je l’imite avec respect en lui offrant la possibilité de progresser.
Maintenant, Eddy est en 2e année de CAP.
                                                                                                   
Les clés : activer la valorisation, le goût de la réussite, bienveillant mais pas compatissant. Participer à leur restauration identitaire. 
 
Conclusion
 
L’école peut être un formidable outil de transmission du savoir, d’épanouissement personnel, de réussite sociale et personnelle. Elle a été pensée comme telle.
 Elle peut aussi être une formidable machine à broyer les enfants puis les adolescents qui ne sont pas dans son moule.